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Programme National de Reforestation

Haïti a subi au cours des dernières décennies un processus de déforestation constante et désastreuse qui a fait en sorte que le pays ait présentement le plus faible taux de couverture végétale dans la région des Caraïbes. Les sols connaissent un phénomène sans précédent d’érosion, la dégradation de l’environnement fait en sorte que les populations soient extrêmement vulnérables aux catastrophes naturelles. Beaucoup de déterminants sociaux de développement, tels que la pauvreté, l’instabilité politique et la faiblesse des institutions rendent les tentatives de correction des problèmes de déforestation et de la dégradation des sols presqu’impossibles. Par ailleurs, l’état de désertification du pays incite certains tenants de la politique environnementale à parler d’état d’urgence écologique en Haïti. Ce sont plus de 16000 hectares de pertes de sols qui sont érodés chaque année, et la situation s’aggrave de manière alarmante par la déforestation continue exacerbée par la pauvrété de la population.

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De plus, les sources qui alimentent les centres urbains tarissent, elles atteignent en fait, un taux d’approvisionnement en eau d’environ 43%. La biodiversité n’existe presque pas et la pollution occasionnée par l’accumulation accrue de déchets domestiques et industriels importés est catastrophique.

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Pour aider à mitiger ces problèmes environnementaux, le CHFESDI travaillera de concert avec ses partenaires nationaux et internationaux pour mettre en place des programmes environnementaux visant la réduction du niveau de pollution, l’augmentation de la couverture végétale, la gestion durable des ressources naturelles, la protection de la biodiversité, la gestion des ordures et des déchets. Plus spécifiquement, le CHFESDI entreprendra les interventions suivantes :

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  • Démarrer un vaste programme national de reforestation dans les 10 départements du pays.

Le programme national de reforestation national envisagé par le CHFESDI constitue un axe essentiel en matière de protection de l’environnement et de développement durable. Il contribuera à la restructuration de la couverture végétale du pays par le reboisement en bois d’œuvre et en arbres fruitiers sur toute l’étendue du territoire national. En effet, les bailleurs de fonds internationaux ont déjà financé beaucoup de projets en ce sens, mais force est de constater que le manque de concertation et de collaboration entre les instances impliquées font en sorte que ces projets n’aient pas pu offrir une solution durable au problème de déforestion et désertification alarmante du pays. Le CHFESDI va aller au-delà des tentatives ponctuelles de petits projets, pour se lancer dans un vaste programme intégré de reforestation. Nous croyons que les retombées de ce programme aideront à adresser le problème de manière durable. Il s’agira d’un grand chantier national, qui se déroulera sur plusieurs années, afin d’être efficace, et plus intéressant pour les bailleurs de fonds.

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En fait, les solutions pour engager le pays sur la voie de la reforestation doivent traiter le problème globalement, les conditions de succès sont fonction de la participation de tous les acteurs de la société haïtienne. Des financements internationaux sont indispensables à la réussite de ce programme qui permettra de créer des emplois partout en Haïti. Le CHFESDI entend faire une gestion prudente, transparente, inclusive et désintéressée de toutes les actions du programme envisagé. Les bénéfices à court, moyen ou long termes devront être répartis de façon équitable et contribuer à rendre la société haïtienne plus égalitaire. Des lieux de démonstration, de formation et de recherche sur les techniques de reforestation seront créés, idéalement dans chaque région du pays. Les principaux axes du programme national de reforestation sont :

 

  • Planification axée sur l’approche participative;

  • Adoption d’objectifs à long terme;

  • Identification et implication de toutes les parties prenantes;

  • Éducation et sensibilisation des populations;

  • Concertation et partenariat entre tous les acteurs du milieu;

  • Recours en priorité à des ressources locales;

  • Utilisation des meilleures pratiques et des outils adéquats;

  • Répartition équitable des responsabilités et des avantages;

  • Recherche de toutes les sources de financement disponibles;

  • Adoption de budgets réalistes et mis à jour en continu;

  • Mise en place des conditions qui limitent la déforestation;

  • Diffusion transparente des résultats.

 

En définitive, avec l’appui du gouvernement haïtien et de divers acteurs internationaux concernés, le CHFESDI mettra en place une équipe d’experts qui comprendra des représentants du gouvernement, des groupes sociaux, des associations paysannes, des ONG impliquées, d’universités haïtiennes, de la diaspora et, éventuellement, des bailleurs de fonds. L’équipe commencera par bien identifier toutes les parties prenantes, à savoir : les populations locales, les organisations paysannes, les autres associations locales ou nationales, les entreprises existantes ou qui souhaiteraient s’y établir, les différents paliers de gouvernement, les ONG, les gouvernements étrangers qui sont impliqués dans le financement de projets, les autres bailleurs de fonds potentiels, les universités haïtiennes ou étrangères, les écoles, etc. Il sera également indispensable d’identifier tous les projets qui existent déjà et comportent au moins un volet de reforestation.

 

Le CHFESDI tient à souligner que son programme national de reforestation inclura également des actions de promotion des solutions de rechange au charbon de bois. Il pourra s’agir, soit d’un programme séparé, soit d’un volet intégré au Programme national. Dans les deux cas, les zones bénéficiaires de la reforestation seront prioritairement ciblées par cette solution de rechange, qui s’adressera aux familles vivant à proximité. La fourniture à bas cout de foyers améliorés ou de fours solaires subventionnés pourrait être une avenue à explorer, à condition d’encourager la production locale.


 

  • Mettre en place un organe indépendant d’évaluation, de contrôle et de suivi

Le CHFESDI travaillera avec ses partenaires pour mettre en place une structure indépendante qui puisse faire l’évaluation des projets concernés par le programme national de reforestation. Cette structure aura pour rôle de valider les résultats des projets terminés aussi bien qualitativement que quantitativement. En fait, le CHFESDI veut que les promoteurs de projets soient amenés à faire des rapports détaillés sur leurs réalisations et que le contenu de ces rapports soit validé par un organe indépendant financièrement, politiquement et idéologiquement. Seule une bonne documentation des résultats sur plusieurs années permet, d’une part de rendre des comptes aux bailleurs de fonds, aux autorités et à la population et, d’autre part, d’améliorer les processus pour de futurs projets. Un modus operandi pour mettre en place ce genre de structure serait bien de renforcer et de coordonner les départements de recherche de certaines universités haïtiennes qui travaillent déjà dans ce domaine.


 

  • Créer un lieu de référence, de démonstration, de formation et de recherche

Dans le cadre de son programme national de reforestation, le CHFESDI verra à créer rapidement un lieu pouvant servir de démonstration de ce qu’on peut faire dans le domaine de la reforestation. Bien que ce lieu de démonstration et de recherche devrait établi dans chaque département du pays, le CHFESDI commencera avec un seul centre modèle qui pourra être imité par la suite. Le financement de ce centre pourrait venir de grandes entreprises ou de gouvernements étrangers. Nous choisirons un lieu désertifié, par exemple un des nombreux « mornes » pelés qu’on peut apercevoir le long des routes dans différentes régions haïtiennes. Après quelques années, le centre tiendra lieu de jardin botanique et de forêt modèle en construction. Il pourra être visité par des étudiants, des écoliers, des bénévoles d’associations ou des techniciens agricoles. Les paysans pourront y obtenir des informations utiles pour améliorer leurs pratiques et participer, à leur tour, à la reforestation de leur coin de pays. Un centre de recherche devrait y être mis en place afin de développer les espèces locales, d’en produire des semences ou des plantules dans une pépinière bien équipée.

  • Créer un programme annuel ‘’ un arbre-une personne’’

À titre d'exemple de réussite, le Québec dispose d’un tel programme qui a été mis en place en 2014, et qui a donné des résultats probants en matière de protection de l’environnement. Nous savons bien qu’un programme national de reforestation en Haïti exige des initiatives avangardistes, rassembleuses et à grande visibilité. C’est dans cet ordre d’idée que le CHFESDI mettra en place le programme ‘’un arbre-une personne’’ qui aura pour but de renforcer la synergie qui permettra de planter des centaines de milliers d’arbres avec l’implication de tous les acteurs du milieu. Le programme devra être lancé de manière festive et populaire, le 1er mai de chaque année. Il serait sans doute facile de mobiliser des artistes de la scène musicale haïtienne, dont plusieurs ont chanté la nature et l’espoir de retrouver un jour la perle des Antilles. De grands concerts ou d’autres événements artistiques pourraient être organisés afin de faire connaître le programme. Chaque famille pourra planter un arbre à sa propre cour, et nous inviterons les villes et villages, les zones rurales, les entreprises, les associations et même les individus à proposer des lieux où planter des arbres et à agir en tant que responsables de la préparation des lieux, de la mise en terre et du suivi des arbres plantés. Les endroits proposés pourraient être des jardins privés, des rues, des terrains vagues, des parcs, ou tout terrain appartenant à des municipalités ou à des entreprises.

  • Encourager une participation adéquate des bailleurs de fonds internationaux

Les bailleurs de fonds internationaux ont certainement un rôle important à jouer tant la problématique de la déforestation et de protection de l’environnement en Haïti. Le CHFESDI cherchera à établir des partenariats des bailleurs de fonds internationaux, y compris des gouvernements étrangers, particulièrement avec les pays qui ont une bonne expérience dans le domaine de la reforestation ou une longueur d’avance dans la protection des milieux naturels. Nous travaillerons notamment avec Cuba avec lequel il existe déjà certains accords de coopération, ainsi qu’avec le Costa Rica, le Brésil, le Salvador ou d’autres pays comme le Canada et le Québec qui pourraient partager leurs expériences avec Haïti.

  • Privilégier des techniques simples comme les clôtures et barrières végétales

 

Les clôtures et barrières végétales pourraient être une stratégie gagnante en matière de couverture végétale. Ces lieux peuvent très rapidement attirer la convoitise et représenter une opportunité pour des personnes qui sont désespérément en quête de moyens de survie. En fait, une clôture a l’avantage de bien marquer l’interdiction de passage pour les personnes non autorisées. Une clôture végétale est efficace, économique et facile à mettre en place.


 

Porter une attention particulière aux demandes de financement

Le CHFESDI est conscient du coût qu’un programme national de reforestation accusera. On n’a qu’à penser au coût élevé des pépinières qui permettront de produire les plantules, à l’achat de terre, de compost, etc,. sans compter l’arrosage et la protection contre les animaux qui sont des incontournables qui demandent beaucoup de temps et d’efforts. Voilà donc pourquoi que le CHFESDI ne pourra pas entamer ce programme sans le soutien financier des bailleurs de fonds internationaux et la contribution, bien sûr, du gouvernement haïtien. Le CHFESDI trouvera des moyens créatifs pour réduire les coûts de la , en maintenant la motivation des intervenants sur le terrain et en s’assurant de maintenir un bon niveau d’efficacité.

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